Communes de Chantecorps et
Fomperron, Canton de Ménigoute
Département des Deux-Sèvres
Dom Jean Coquet, moine bénédictin,
fut le créateur de l’atelier d’émaux de l’abbaye de Ligugé (Vienne), en 1945.
Travaillant avec des artistes tels que Braque, Chagall, Manessier ou Rouault,
il fit atteindre aux émaux de Ligugé une renommée internationale, avec des
expositions et récompenses à Tokyo, Milan, Karlsruhe et New York.
D’une riche culture et de
formation médicale, il se pencha avec intérêt sur le passé du premier monastère
des Gaules, Saint-Martin de Ligugé. Ayant découvert des carrelages émaillés
médiévaux, il les compara avec ceux des Châtelliers publiés par Emile
Espérandieu et Mgr Barbier de Montault. Souhaitant vérifier certaines
hypothèses, il décida de procéder en 1959 puis 1964 à des fouilles
archéologiques dans le champ à l’emplacement de l’ancienne abbatiale des Châtelliers.
L’église
paroissiale de Ligugé ; Dom Coquet y découvrit des carrelages comparables
à ceux des Châtelliers.
Cliché
Ph. Michaud 2008.
Accompagné de l’architecte
des bâtiments de France Jean Doray, il retrouva certaines bases de piliers du chœur
et des carrelages émaillés, souvent très endommagés. Ces carreaux eurent en
effet à souffrir de l’effondrement des voûtes en 1568, lors du pillage et de
l’incendie consécutifs aux guerres de religion. De plus, Mgr Barbier de
Montault et Alphonse Garran de Balzan avaient fait ôter les plus beaux
spécimens en 1889 pour qu’ils soient offerts, par caisses, à divers musées
(Marseille, Toulouse, Dijon, Niort, Parthenay, Poitiers, Cluny…).
Selon les archéologues de la
fin du XIXème siècle, la majeure partie des carrelages des Châtelliers dataient
de la seconde moitié du XIIIème siècle, les autres étant liés à une
restauration à la fin de la guerre de Cent Ans. Une des étonnantes conclusions
des travaux du père Coquet propose que ces carreaux, identiques à ceux de
Ligugé, ne datent pas du XVème siècle, mais du VIIème siècle, et sont un
remploi d’un dallage correspondant à un monastère existant avant la fondation
de Giraud de Salles en 1119. Il est à noter que ces datations relatives à
Ligugé sont aujourd’hui contestées.